La géolocalisation au service des télécommunications sans fil à haut débit
Le trafic de données mobiles sans fil aux États-Unis a atteint un niveau record en 2020, dépassant les 42 000 milliards de mégaoctets. Cela représente une augmentation de 208 % depuis 2016, selon l’association de l’industrie des communications sans fil CTIA. Les ventes de téléphones mobiles 5G en 2021 devaient atteindre 538 millions, soit plus du double du nombre d’unités vendues en 2020, selon le cabinet d’études de marché Gartner. En outre, le nombre de tours de téléphonie cellulaire a également augmenté en conséquence, dépassant désormais les 417 000, toujours selon la CTIA. Enfin, en 2021, l’iPhone d’Apple a atteint une période de ventes élevées ou dites « super-cycle », où les clients existants échangent leurs anciens téléphones 4G pour la 5G, prolongeant ainsi une phase normale de croissance des ventes. La concurrence des autres fabricants de téléphones ainsi que les incitations des fournisseurs de services sans fil maintiennent les prix sous contrôle, ce qui alimente encore plus la demande.
« Ces chiffres montrent que pendant que nous prenions nos distances sociales l’année dernière, les fournisseurs de services sans fil américains étaient occupés à la fois à faire en sorte que les réseaux sans fil gèrent la montée en flèche de la demande et à construire des réseaux 5G, fondement de la reprise post-pandémie de notre pays », a déclaré Meredith Attwell Baker, présidente et directrice générale de la CTIA.
En raison de cette expansion rapide du réseau 5G, associée à une forte demande de téléphones mobiles et de données, les opérateurs de réseaux mobiles (MVNO) donnent la priorité à la densification des réseaux. L’objectif est d’augmenter la capacité de leurs réseaux, ce qui les aide à fournir le service cohérent, fiable et rapide que la 5G a promis. Par ailleurs, la nouvelle loi sur les infrastructures, qui a été adoptée par le Congrès américain en 2021, a octroyé 65 milliards de dollars pour l’accès au haut débit, en particulier dans les zones mal desservies. On s’attend à ce que la couverture supplémentaire soutienne les besoins des travailleurs à distance et des écoles qui sont aux prises avec des environnements d’apprentissage hybrides.
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Cependant, le financement et la planification des déploiements des services à large bande ne sont que la première étape. L’objectif des opérateurs est maintenant de donner la priorité aux déploiements de réseaux en pré-approvisionnant les équipements et en ciblant les clients existants ou potentiels qui pourraient bénéficier des nouveaux services. Pour que cette démarche soit couronnée de succès, il est nécessaire de procéder à une préqualification à grande échelle des emplacements, qu’ils soient résidentiels ou commerciaux, des clients connus et potentiels pour que le marketing ciblé puisse être exécuté efficacement. Pour déterminer le moyen le plus efficace de semi-automatiser la préqualification servant à confirmer l’éligibilité d’un client à un service ou à un produit spécifique, il y a quelques étapes clés à considérer :
Préqualification
Dans un premier temps, il est nécessaire d’intégrer une logique commerciale dans le processus. Cela implique certains critères, comme l’intégration de données géospatiales et d’outils de propagation RF pour déterminer la force du signal, et donc, la qualité du service existant. Il est ainsi possible de réaliser une préqualification à la demande ou à une analyse basée sur une préqualification à grande échelle des clients.
Pré-approvisionnement
Pour prévoir la prochaine vague de demande de données et devancer le cycle de consommation, il faudra, dans un deuxième temps, que les équipements soient pré-approvisionnés. Pour ce faire, les opérateurs devront analyser les tendances démographiques, déterminer où sont prévus les nouveaux ensembles résidentiels et examiner les données relatives à la circulation des véhicules et des piétons. Ce type d’analyse nécessitera des données géolocalisées, le géocodage des clients existants et potentiels, et l’utilisation de données plus récentes et dynamiques sur les mouvements des téléphones mobiles.
La cartographie de ces données nécessitera l’intégration supplémentaire de la propagation du signal, qui tient compte de la longueur d’onde plus courte du signal 5G et des impédances causées par les obstacles physiques, tels que les bâtiments, les arbres et autres structures. Cette analyse pourrait nécessiter des téraoctets de données de signaux géolocalisés. Le traitement de ces données peut également nécessiter des solutions géospatiales avancées utilisant une technologie infonuagique native capable d’exploiter une architecture de lac de données, laquelle peut séparer les éléments de calcul et de stockage.
Déploiement sur site
Dans un troisième temps, pour les clients commerciaux existants, l’installation d’une antenne pour renforcer le signal dans les canyons urbains denses des grandes zones métropolitaines sera nécessaire à mesure que les employés retourneront travailler à leurs bureaux. L’utilisation de petites cellules pour les réseaux privés suscite un intérêt croissant, non seulement pour le soutien des complexes de bureaux, mais aussi pour l’exploitation minière, les ports et pour l’industrie manufacturière, dans laquelle la 5G peut apporter une foule d’avantages aux installations extérieures et intérieures. Comme les sites de petites cellules n’ont généralement qu’une portée d’environ 10 mètres à deux kilomètres, des millions de petites cellules seront nécessaires. Un rapport sur l’état du marché publié par le Small Cell Forum (SCF) en juin 2021 a conclu que d’ici 2026, il y aura un total de 35,7 millions d’unités radio cumulées dans le monde.
Post-provisionnement
Dans les zones où les équipements peuvent déjà être installés, l’augmentation du trafic de données sur le réseau est signe que les consommateurs passent effectivement à la 5G. Le trafic de données augmente parce que les utilisateurs diffusent des programmes et des films en streaming; la vitesse beaucoup plus rapide rend l’expérience utilisateur plus agréable. Ici, la densification est nécessaire pour maintenir les accords de niveau de service (SLA) en matière de vitesse et de fiabilité.
Le post-provisionnement nécessitera également une évaluation récente de l’utilisation du réseau par emplacement pour déterminer les zones où de nouveaux utilisateurs sont entrés sur le marché et où le trafic du réseau a dépassé les moyennes historiques.
Pourquoi la technologie géospatiale?
L’industrie des télécommunications est fondamentalement une industrie basée sur l’emplacement. Les données géospatiales en sont le cachet et de plus en plus d’opérateurs sans fil sont particulièrement investis dans le géocodage de haute précision pour repérer les opportunités au niveau de l’adresse. Aujourd’hui, peut-être plus que jamais, l’intégration de types de données disparates, allant des cartes de propagation des signaux RF aux variables démographiques au niveau des ménages, exige un flux de travail discipliné et la capacité de consommer de grands volumes de données.
L’un des clients de Korem, Bell Canada, a fait cette observation :
Avec le passage de la LTE à la 5G, il ne s’agit plus seulement d’avoir le réseau le plus rapide ou la plus grande zone de couverture. La mise en place des réseaux 5G apporte un tout nouvel écosystème d’appareils connectés et, avec cela, des défis uniques. L’équipe de planification sans fil doit comprendre comment cela change la façon dont elle offre des services haut débit. Pour cela, un outil géospatial puissant est nécessaire pour analyser où il est préférable d’étendre son empreinte 5G, d’améliorer la densification du réseau ou de faire des investissements supplémentaires qui soutiennent ce déploiement sans fil.
En résumé, trois cas d’utilisation sont fondamentaux pour déployer efficacement les services sans fil haute vitesse et chacun exige des données géoréférencées et un géotraitement pour soutenir le déploiement de l’infrastructure 5G à une base de services croissante.